Emotions d’hier ou d’aujourd’hui
II y a des tristesses qui ressemblent à cette feuille humide d’automne prête à tomber et il y en a qui débordent de nos poitrines comme si tous les arbres de tous les temps se dénudaient instantanément dans nos coeurs.
Il y a des peurs qui ressemblent à ce petit coeur qui bat dans la poitrine de cet oiseau blessé ramassé sur le trottoir et il y en a qui liquéfient notre sang sous les mugissements inaudibles d’un monstre invisible venant d’un monde oublié.
Il y a des colères qui ressemblent au bruit du gorille cognant son poitrail et il y en a qui grondent dans les entrailles de la Terre pour exploser et frémir malgré nous par le volcan et le séisme.
Il y a des réflexions qui ressemblent à cette lune qui se regarde dans le miroir d’un lac paisible et il y en a qui deviennent un délire sans sommeil qui cherche à recoller chaque petit reflet éparpillé dans une eau déchaînée.
Il y a des joies qui ressemblent à un sourire d’enfant qui dans son innocence court après un papillon et il y en a qui explosent de manière démoniaque comme un délire dont la nature ne nous donne aucun exemple.
Il y a des émotions et des sentiments qui se livrent avec le seul poids du présent et il y en a qui explosent d’une pression contenue depuis la naissance sans jamais se désemplir.
La Vie, la Nature, nous a dotés de ces cinq soupapes afin que nous puissions vivre en toute authenticité ce qui s’offre à nous dans l’instant. Vivre sa tristesse quand elle est présente. Exprimer dans le mouvement la peur quand elle nous prend. Gronder sa colère maintenant et non demain. Réfléchir en restant les pieds dans la réalité. Accueillir la joie et le plaisir quand ils nous inondent.
Je pense, donc je fuis…
Tout cela serait à vivre dans le présent et si rien ne venait obstruer nos cinq soupapes, nos sentiments et nos émotions pourraient se libérer au fur et à mesure de notre vécu. Il se fait que la Vie, la Nature, a doté l’être humain d’un principe supplémentaire : la pensée réflexive. Grâce à elle, tout être peut donner un sens à ce qu’il vit et manier sa volonté en direction du prochain but à atteindre. A cause d’elle, tout être peut se tromper dans l’interprétation des choses qui lui arrivent et orienter sa volonté dans une direction qui l’écarte de son essence intérieure, de sa propre vérité, de ses qualités naturelles qui depuis toujours étaient déjà là en lui.
Inconscient, quand je te construis !
L’homme dans son orgueil ou dans son âme blessée persistera et signera son erreur ; s’évertuera à démontrer au monde que son mensonge est en fait la vérité et la réalité. Il deviendra acteur de sa propre mascarade dans cette ironie que seul l’être humain peut engendrer, celle de ne plus se souvenir qu’un jour il a décidé cela. Il bloquera toutes émotions qui lui rappelleront de mauvais souvenirs, il continuera à les bloquer alors qu’il aura depuis longtemps oublié pourquoi il les bloquait. Ceci sera devenu cela. Le conscient sera devenu inconscient.
Aimez-moi, aimez-moi…
Tout homme, toute femme, est profondément de bonne foi. Il ou elle peut faire mal mais, de manière exceptionnelle, fait le Mal. Il y a une réelle innocence dans la souffrance que l’humain s’inflige à lui-même. A qui sait y regarder de plus près, on pourra voir derrière chaque gémissement, derrière chaque cri, derrière chaque insulte qu’il profère, une personne qui dit : « De grâce aimez-moi, comprenez-moi, reconnaissez-moi, rassurez-moi ! ». Mais c’est qu’on lui fait mal, exactement là où il a tant été privé de l’essentiel, à savoir de l’amour, de la compréhension, de l’estime, de la sécurité, de l’expression libre.
Peut-on dire qu’il y a des êtres vierges de blessure sur notre planète ? S’il y en a, ils sont extrêmement rares. Il nous reste donc tous les autres, les imparfaits ou les profondément humains et qui apprennent à vivre l’humanité. Partant de ce constat, il y a chez tout un chacun une part d’ombre et une part déjà éclairée. Comme c’est impressionnant de constater à quel point l’ombre attire l’ombre, à quel point l’ombre engendre l’ombre ! Mais surtout à quel point durant des années on ne s’en rend pas compte.
Les lois simples de la Vie
Il se fait que la Vie, la Nature, est bien faite. Elle fonctionne selon des lois simples. Cela pourrait se résumer en ceci : chaque fois que tu t’écartes des lois de la Vie qui est en toi, tu t’exposes à des souffrances, faibles et à peine visibles au début et de plus en plus aiguës à force de persistance dans la même direction. Chaque fois que tu es en phase avec les lois de la Vie qui est en toi, tu peux vivre le sentiment qu’est la joie ainsi que tous les autres sentiments même désagréables dans la juste mesure du présent. Le sentiment fugitif est remplacé progressivement par la constance.
Je veux juste être bien… et j’y travaille !
Que cherchons-nous après avoir tant essayé « les choses de la vie » ? Beaucoup arriverons au constat suivant : être bien, sentir que je vis pleinement, ressentir de la joie et du plaisir, etc. Tout est revenu au point de départ : Soi. Et c’est un beau point de départ que celui de prendre conscience qu’il y a un travail à mener sur soi. De sentir que les années n’ont ménagé ni notre corps, ni nos dimensions émotionnelle et mentale. Qu’il y a tant de noeuds à défaire qui trouvent leur source dans l’enfance, dans notre propre nature ou encore dans l’histoire de nos générations passées. Que la Vie, que l’Energie Vitale, qui aurait dû couler sans obstacle s’est vue entraver par nos constructions mentales, par nos blocages émotionnels, par nos mémoires cellulaires, témoins de nombreuses souffrances. Mais la Vie trouve toujours son chemin et si vous ne la laissez pas passer, Elle forcera le passage de biais ou de traverse. Elle fabriquera une nouvelle vie dans vos organes ou de nouveaux comportements aberrants dans votre psyché parce que rien ne peut arrêter son expression. Elle viendra toujours vous dire qu’Elle est là et qu’il est temps de vous prendre en main. Elle vous dit : « Mon enfant, tu es une frêle conscience qui est venue s’expérimenter, je t’offre l’Energie de Vie pour que tu puisses mener à bien l’ouverture de ton regard intérieur. Apprend à vivre dans ton essence, là où se trouvent toutes tes qualités et trouve le courage d’abandonner les personnages que tu as créés pour te représenter dans le monde. Au passage, comprend ce que tu n’as pas compris et réinstalle la vérité en toi. »
Les multiples voies du travail sur soi
Travailler sur soi n’est pas un luxe, ni un effet de mode, c’est le fondement même de la Vie. On le réalise sans rendez-vous et le premier cabinet de consultation est la Vie elle-même. Chacun cherchera à se libérer de ses fardeaux en empruntant la ou les voies qu’il ressentira être les plus justes pour lui : via un travail par le corps, via un travail émotionnel, via un travail mental, via un travail énergétique ou via des procédés qui combinent plusieurs dimensions à la fois. Quel que soit l’assistant praticien de la Vie que vous aurez choisi pour vous alléger, la Vie sera toujours le test ultime de votre avancement et de votre degré de bien-être. Le travail sur soi nous rapproche de nous-mêmes, nous libère de nos entraves en nous allégeant, nous rend notre capacité de choix libre, nous offre plus de lucidité, révèle nos qualités depuis toujours présentes, et laisse couler la Vie librement pour que s’exprime la Joie, l’Elan, la Créativité.
David FILIP
Psychothérapeute