Les répercussions de l’insécurité collective sur le vécu des personnes, de même que les nouvelles perspectives d’évolution générées par les changements en cours ont modifié les attentes et les demandes envers les professions du bien-être, du développement personnel et de la psychologie.
Ces dix dernières années ont été beaucoup présentées comme une période de crises : financières, économiques, sociales, sécuritaires, identitaires, politiques, climatiques… Ces réalités paraissent d’autant plus préoccupantes qu’elles sont souvent dramatisées par les pouvoirs et les médias*. L’impression d’insécurité permanente, la peur de l’autre, de l’avenir, du chômage, de la précarité financière sont souvent accrues par une pression toujours plus forte au travail, par des turbulences dans la vie de couple et de famille ou par la solitude.
Tout ceci dans un monde où tout change très vite et dans lequel l’obsolescence programmée ne concerne pas que le monde matériel !
Pour certaines personnes, ceci s’est concrétisé par un état de stress et de tensions pouvant conduire à la dépression ou au burn-out, avec un sentiment d’impuissance à changer sa vie extérieurement et intérieurement.
Pour d’autres, ce fut l’occasion d’un début ou d’un accroissement de conscience d’eux-mêmes et de leurs propres liens à l’actualité de notre société humaine et de notre planète; avec la volonté de voir plutôt le coté positif de la situation et de saisir l’opportunité de prendre sa place en tant qu’acteurs des changements en cours. Comme l’affirmait Albert Jacquard, «Nous ne vivons pas une crise, nous vivons une mutation de notre monde ».
Dans ces deux catégories de réactions -certes caricaturales, le même individu pouvant se reconnaitre dans chacune selon les moments-, un nombre grandissant de personnes, de tous les milieux, ont éprouvés le besoin de se faire accompagner par un professionnel de la relation d’aide :
– soit pour sortir en urgence d’un mal-être insupportable à cause du stress, de l’angoisse ou de l’isolement.
– Soit pour trouver rapidement une solution efficace à des situations de conflit, de dévalorisation, de perte de repères et de confiance en soi, ou de maladie.
– Soit, en ayant pris conscience que « pour pouvoir changer le monde il faut d’abord se changer soi-même », entreprendre un travail psychothérapeutique de fond avec un besoin impératif de donner du sens à toutes les facettes de sa vie.
Ainsi, les besoins sont multiples et les demandes de chacun peuvent varier et évoluer dans le temps :
Se détendre, se relaxer, se poser, se faire du bien, prendre soin de soi,
– Mieux connaitre son corps, le ressentir, le libérer de ses blocages, de ses tensions, de ses cuirasses,
– Etre écouté, parler, faire le point, comprendre, analyser,
Travailler sur ses émotions : les calmer, les reconnaitre, les exprimer, apprendre à mieux les gérer,
Sortir de son isolement, de sa cachette, de ses peurs ; recréer des relations ; s’ouvrir aux autres et au monde ; vivre plutôt que survivre,
– Se revaloriser, restaurer ou construire la confiance en soi, développer une bonne image de sa personne, apprendre à s’aimer soi-même,
– Reprendre les rênes de sa vie ; retrouver son pouvoir, sa créativité, son optimisme,
– Comprendre et faire des liens de sens dans son histoire personnelle et au-delà, dans celle de ses ancêtres, de son milieu, de sa culture,
– Etre considéré et reconnu dans sa globalité physique, émotionnelle, mentale et, de plus en plus souvent, spirituelle, non seulement en interaction avec tous les humains, mais aussi avec tous les règnes de la nature.
Pour répondre à ces demandes, les propositions ont elles aussi évolué :
– En tenant compte de « l’état d’urgence » psychologique des personnes et de la société, du fait qu’il faut s’adapter rapidement au changement ; car du fait du développement des individualités, nous sommes dans un monde de comparaison, de concurrence et de compétition. D’où l’essor des méthodes comportementales, des thérapies brèves, des techniques énergétiques à efficacité immédiate,
– Ou en privilégiant des approches holistiques où tous les niveaux de l’être sont pris en considération, du corporel au spirituel; ceci, souvent, en associant plusieurs pratiques et en faisant appel aussi bien aux arts qu’aux sports, aux religions qu’à la nature.
– Ou encore, en expérimentant des méthodes issues soit des progrès des sciences (neurologie ou physique quantique), soit des nouvelles philosophies ou croyances dites ésotériques.
Le choix est très large, et, même si l’efficacité de certaines pratiques reste à prouver, chacun peut trouver « chaussure à son pied » en fonction de son besoin du moment.
*Voir : La gouvernance de l’insécurité de G. Clavel ; éd. Harmattan.
Bernard Molliex
Thérapeute psychocorporel.
Massage bien-être
Formation au massage intuitif et créatif